Scrutin préférentiel pour le Canada

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Le vote préférentiel évite le fractionnement du vote

L’une des façons dont le scrutin à majorité relative (parfois appelé scrutin uninominal majoritaire à un tour) peut échouer à capturer les préférences des électeurs est par « le fractionnement du vote ».  Le fractionnement du vote signifie que deux candidats qui sont aimés également par une majorité d’électeurs, ou que les électeurs aiment tous les deux mieux que les autres candidats sont moins susceptibles d’être élu qu’un candidat qui n’est pas aimé par la majorité.

Le fractionnement du vote est possible pour toute élection ou référendum qui a plus de deux options et où celle ayant plus de votes gagne. Par exemple, en 1969, quand les villes de Fort William et de Port Arthur en Ontario ont choisi de fusionner, les résidents ont été invités à voter parmi trois nouveaux noms: «Lakehead», «The Lakehead», ou «Thunder Bay». Le nom de «Thunder Bay» gagné par une marge de 568 voix avec 15 870 votes, «Lakehead» a obtenu 15 302 voix, et «The Lakehead » en a obtenu 8377.  Le nom du gagnant avait 40 % des votes parce que les deux autres candidats étaient si semblables.

Supposons que vous êtes l’un des trois candidats à une élection. Les sondages disent que 36 % des électeurs ont l’intention de voter pour vous, alors que 38 % ont l’intention de voter pour le candidat A et 26 % pour le candidat B. Plutôt que de convaincre d’autres électeurs de vous soutenir, vous mettez vos efforts à convaincre certains partisans du candidat A de voter pour le candidat B dont la plate-forme est semblable. Si seulement 3% des électeurs décident de voter pour le candidat B plutôt que le candidat A, vous allez gagner par 36 % à 35 % à 29 %, sans convaincre qui que ce soit de plus à voter pour vous. Le fractionnement du vote est une stratégie électorale simple à faible coût, mais cela signifie que le résultat peut ne pas être le choix préféré de la plupart des électeurs.

La stratégie est légale, mais en 1995 une version illégale du stratagème a été utilisée au Manitoba, où un parti politique a financé des candidats indépendants afin de diviser le vote des candidats d’un autre parti.

De nombreux systèmes électoraux sont sensibles à une certaine forme de fractionnement du vote, y compris le scrutin à majorité relative comme celui utilisé au Canada, la représentation proportionnelle mixte (RPM), et tout système proportionnel ayant un seuil minimum.

Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, et le vote préférentiel règle le problème du fractionnement du vote. Avec le vote préférentiel, vous marquez votre premier, deuxième et troisième choix. Si votre premier choix arrive en dernière place, et aucun autre candidat est le premier choix de plus de la moitié des électeurs, votre deuxième choix est utilisé, pour s’assurer que le gagnant a la majorité des premiers choix, sinon des premiers et deuxièmes choix et ainsi de suite.

Lorsque le vote préférentiel est utilisé, il n’est pas possible de gagner avec fractionnement du vote, qu’il se produise naturellement ou qu’il soit une stratégie délibérée, ou un stratagème illégal. La seule façon de gagner est d’être choisi par une majorité absolue d’au moins 50 % des électeurs.

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