La récente décision de Leona Alleslev de changer de parti politique deux ans après avoir été élue a amené certaines personnes à se demander si ce changement est légitime, c’est-à-dire si les électeurs élisent un individu ou votent pour un parti. Ceux qui sont fidèles à leur parti politique en particulier sont convaincus que tout le monde vote pour le parti, pas la personne. Ils citent des études disant que seulement un faible pourcentage voterait pour la personne.
Nous pourrions examiner par la méthodologie de chacune de ces études et expliquer ce qu’elles disent vraiment, étant donné la forte corrélation entre l’opinion de l’électeur envers la personne et son opinion envers le parti, mais il y a un test beaucoup plus concluant: quand les députés qui changent de parti se prérentent à nouveau sous la bannière nouveau parti, sont-ils réélus ou est-ce que les électeurs punissent la déloyauté au parti pour lequel ils ont voté, et de votent pour le même parti à nouveau?
La majorité des transfuges sont réélus, entre 50 et 60% gagnent sous l’égide du nouveau parti. En général, les députés sortants qui restent avec le même parti ont une chance de 75% d’être réélu. Les députés sortants ont environ 10% de plus de chances de gagner que les nouveaux candidats. Combien de cet avantage d’être en poste vient de l’individu et combien du parti, c’est à dire si une personne différente du parti du titulaire se présente, combien d’avantage ont-ils ou elles? Les données disent qu’aucun de l’avantage est tranféré au nouveau candidat.
Qu’on le veuille ou non, la preuve est claire que le candidat en tant qu’individu est très important pour les électeurs. Certains électeurs votent pour l’individu et certains pour le parti, et probablement la plupart considèrent les deux facteurs et même d’autres comme ceux par qui ils ne souhaitent pas être représenté. La logique de la plupart des réformes électorales s’évapore à moins que vous ne croyiez que chaque électeur vote pour un parti et consent à faire transférer son vote à un autre individu du même parti.
Un des avantages des systèmes à un seul membre comme les systèmes préférentiels et dans une certaine mesure le SMU est qu’ils permettent aux électeurs de voter pour la personne ou pour le parti ou pour tout autre critère qu’ils souhaitent. La réforme électorale qui présume que les votes sont pour les partis enlève la franchise d’une grande partie des électeurs. D’autre part, la réforme, comme le vote préférentiel, qui leur permet d’exprimer leurs seconds choix, qu’ils n’ont jamais eu l’occasion d’exprimer par le passé, augmente leur franchise.